#Rencontre : Marion Mazauric

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Marion Mazauric,

Fondatrice des Éditions Au diable vauvert en Occitanie

 

Qui êtes-vous et  en quoi consiste votre activité ?

Je suis éditrice et j’ai créé il y a vingt ans une maison d’édition moyenne en Occitanie qui publie principalement de la littérature générale contemporaine. Mon métier consiste à sélectionner des textes d’écrivains, des documents voire à les initier, puis à les produire sous forme de livre papier et numérique, et à les diffuser et les communiquer le plus largement possible dans tous les formats, en les publiant sous notre marque et en cédant les droits de traduction ou d’adaptation sous toutes les formes. La maison est diffusée en France dans le monde par le groupe Gallimard. 

Quelle est la mission qui vous tient le plus à cœur ou l’initiative dont vous êtes le plus fier dans le cadre de votre activité ?

La francophonie est un espace culturel et historique fondamental. Je crois que nous sommes, en France, en devoir et en responsabilité de renforcer l’édition francophone par tous moyens, échanges, rencontres, etc, et pas seulement par devoir de restitution, mais aussi parce que rééquilibrer le partage des richesses, y compris culturelles, est un enjeu sur le plan des valeurs qui agrandit l’intelligence humaine. Enfin je suis une Occitane, sensible à nos liens de méditerranéens et à la culture arabe. L’Afrique est plus proche du Diable vauvert que Bruxelles !
Je suis fière de publier le marocain Youssouf Elalamy et de contribuer à ce que les échanges français avec les éditeurs francophones se développent vertueusement, par cessions de droits et coéditions.

Quel est l’obstacle majeur, le frein ou la difficulté auquel vous êtes confronté dans votre activité ?

Beaucoup de choses font obstacles : communications difficiles, liens trop peu nombreux, usages différents… Mais cela n’induit que des solutions. L’obstacle majeur me semble l’obligation de résultats et de bénéfices de plus en plus prégnante dans une édition très concentrée, qui détourne les éditeurs des marchés non rapidement lucratifs, ou les engage à le capter. L’édition française ne se conçoit pas comme responsable d’un marché du livre qui inclut la francophonie.

Qu’attendez-vous en priorité des États généraux du livre en langue française dans le monde ?

Découvrir ! Des éditeurs et des textes, bien sûr avant tout. Signer des contrats d’édition dans les deux sens, si cela se produit. Mais aussi contribuer à ce lien fertile tissé par les échanges de différences et d’intelligences, une urgence humaine de plus en plus criante, qui ne se joue plus dans les métropoles dominantes.